miércoles, 12 de enero de 2005

El amazonas, como todo, es de todos

Superbe réponse du ministre brésilien de l'Education interrogé par des étudiants aux Etats-Unis. Au cours d'un débat dans une université des Etats-Unis, l'ex-ministre brésilien de l'éducation, Cristovam Buarque (il vient d'être remplacé à ce poste par Tarso Genro, ancien maire de Porto Alegre) fut interrogé sur ce qu'il pensait au sujet de l'internationalisation de l'Amazonie. Le jeune étudiant américain commença sa question en précisant qu'il espérait la réponse d'un humaniste et non d'un Brésilien. Voici ce que lui dit Cristovam Buarque.
On ne manquera pas de voir en sa réponse l'utilité de l'humour en politique... Ce texte a été repris par de nombreux journaux brésiliens et étrangers, après avoir été publié par le New York Times du 2 novembre 2003. Voici la réponse de M. Cristovam Buarque :
« En effet, en tant que Brésilien, je m'élèverais tout simplement contre l'internationalisation de l'Amazonie. Quelle que soit l'insuffisance de l'attention de nos gouvernements pour ce patrimoine, il est nôtre. En tant qu'humaniste, conscient du risque de dégradation du milieu ambiant dont souffre l'Amazonie, je peux imaginer que l'Amazonie soit internationalisée, comme du reste tout ce qui a de l'importance pour toute l'humanité. Si, au nom d'une éthique humaniste, nous devions internationaliser l'Amazonie, alors nous devrions internationaliser les réserves de pétrole du monde entier. Le pétrole est aussi important pour le bien-être de l'humanité que l'Amazonie l'est pour notre avenir. Et malgré cela, les maîtres des réserves de pétrole se sentent le droit d'augmenter ou de diminuer l'extraction de pétrole, comme d'augmenter ou non son prix. De la même manière, on devrait internationaliser le capital financierdes pays riches. Si l'Amazonie est une réserve pour tous les hommes, elle ne peut être brûlée par la volonté de son propriétaire, ou d'un pays. Brûler l' Amazonie, c'est aussi grave que le chômage provoqué par les décisions arbitraires des spéculateurs de l'économie globale. Nous ne pouvons pas laisser les réserves financières brûler des pays entierspour le bon plaisir de la spéculation. Avant l'Amazonie, j'aimerai assister à l'internationalisation de tous les grands musées du monde. Le Louvre ne doit pas appartenir à la seule France. Chaque musée du monde est le gardiendes plus belles oeuvres produites par le génie humain. On ne peut paslaisser ce patrimoine culturel, au même titre que le patrimoine naturel de l'Amazonie, être manipulé et détruit selon la fantaisie d'un seul propriétaire oud'un seul pays. Il y a quelque temps, un millionnaire japonais a décidé d'enterrer avec lui le tableau d'un grand maître. Avant que celan'arrive, il faudrait internationaliser ce tableau. Pendant que cette rencontre se déroule, les Nations Unies organisent le Forum du Millénaire, mais les Présidents de certains pays ont eu des difficultés pour y assister, à cause de difficultés aux frontières des Etats-Unis. Je crois donc qu'il faudrait que New York, lieu du siège des Nations Unies, soit internationalisé. Au moins Manhattan devrait appartenir à toute l'humanité, comme du reste Paris, Venise, Rome, Londres, Rio de Janeiro, Brasília ou Recife. Chacune de ces villes, avec sa beauté particulière et son histoire du monde, devrait appartenir au mondeentier. Si les États-Unis veulent internationaliser l'Amazonie, à cause durisque que fait courir le fait de la laisser entre les mains des Brésiliens, alors internationalisons aussi tout l'arsenal nucléaire des Etats-Unis. Ne serait-ce que par ce qu'ils sont capables d'utiliser de telles armes, ce qui provoquerait une destruction mille fois plus vaste que les déplorables incendies des forêts Brésiliennes Au cours de leurs débats, les actuels candidats à la Présidence des États-Unis ont soutenu l'idée d'une internationalisation des réserves forestières du monde en échange d'un effacement de la dette. Commençons donc par utiliser cette dette pour s'assurer que tous les enfants du monde aient la possibilité de manger et d'aller à l'école. Internationalisons les enfants en les traitant, où qu'ils naissent, comme un patrimoine qui mérite l'attention du monde entier. Davantage encore que l'Amazonie. Quand les dirigeants du mondetraiteront les enfants pauvres du monde comme un Patrimoine de l'Humanité, ils neles laisseront plus travailler alors qu'ils devraient aller à l'école; ils ne les laisseront plus mourir alors qu'ils devraient vivre. En tant qu'humaniste, j'accepte de défendre l'idée d'une internationalisation du monde. Mais tant que le monde me traitera comme un Brésilien, je lutterai pour que l'Amazonie soit à nous. Et seulement à nous!

3 comentarios:

l. dijo...

Vivir en Brasilia es una grande experiencia. Mucho mas por estamos cerca de hombres como Cristovam. Saludos desde Brasil. l.

l. dijo...
Este comentario ha sido eliminado por un administrador del blog.
guayo dijo...

Encantada, Brasileño. Creo que lo que dijo Cristovam en publico lo pensabamos todos en privado ;-)
Un gran tipo...